dimanche 28 septembre 2014


7 octobre 1571 : Lépante, jour de deuil de l’empire Ottoman



L’empire Ottoman avait connu son apogée avec Soliman le Magnifique, mort en 1566. Son successeur Sélim II, décida de conquérir Chypre, possession de Venise et relais essentiel du commerce de celle-ci en Méditerranée. Inquiet de cet expansionnisme musulman, le pape Pie V décida de soutenir la lutte de Venise et mit toute son énergie à réunir une coalition, baptisée « Sainte Ligue ». Elle réunissait les flottes de Venise, d’Espagne, de la république de Gênes (avec des soldats et marins Corses), des états pontificaux, du duc de Savoie (3 galères niçoises) et des chevaliers de Malte. Le commandement en fut confié à Don Juan d’Autriche demi-frère du roi d’Espagne Philippe II. La flotte turque était abritée dans le Golfe de Patras, antichambre du Golfe de Corinthe.La flotte chrétienne se rangea en ordre de bataille à l’aube du 7 octobre : au centre Don Juan commandait l’escadre principale, à l’aile gauche le Vénitien Agostino Barbarigo, à l’aile droite Gian Andrea Doria, au total environ 200 galères et, nouveauté décisive, 6 galéasses, grosses galères à forte voilure, armées de canons fixes. La flotte turque, de 270 vaisseaux dont 210 galères, poussée par un vent favorable se déploya. Face à Don Juan, le « Kapudan » Ali Pacha, à droite, le gouverneur d’Égypte, Mohammed Sirocco, à gauche le corsaire Eudj Ali, renégat Calabrais, bey d’Alger.
D’emblée, les 6 galéasses placées devant la flotte chrétienne, dévastent par leur artillerie fixe de gros calibre l’infanterie turque massée sur les ponts des galères, assurant dès lors une supériorité décisive à la coalition pour le corps à corps qui suit l’abordage dans les combats navals de cette époque. Le deuxième facteur décisif est l’usage massif d’arquebuses par les fantassins embarqués sur les galères chrétiennes, alors que les turcs utilisent principalement des arcs. La galère amirale turque est prise dès le début de la phase d’abordage, Ali Pacha est tué et sa tête est hissée en tête de mât pour saper le moral des Turcs. À l’aile gauche le combat tourne également rapidement à l’avantage des galères de Barbarigo. Seule l’aile droite de Doria, à qui fut reproché son attentisme, aux prises avec le fin manœuvrier qu’est le corsaire Eudj Ali, laisse échapper l’adversaire, qui a ravagé les galères des chevaliers de Malte seuls à avoir donné l’assaut.
À part ces quelques galères, toute la flotte turque est prise ou coulée, ses pertes humaines sont terribles, 30 000 morts ou blessés, 4 000 prisonniers, dont beaucoup moururent en captivité.

Le retentissement et la liesse de la victoire furent énormes dans toute la chrétienté (sauf en France, alliée des Turcs contre l’Espagne). L’impact géostratégique réel resta modeste : Chypre était tombée en août, et Venise fit une paix séparée avec  les Turcs, lui en reconnaissant la possession ; la flotte turque fut rapidement reconstituée en vaisseaux, sous le commandement d’Eudj Ali et, 4 ans plus tard les Turcs reprirent définitivement Tunis à l’Espagne, consolidant leur pouvoir sur toute la rive sud de la Méditerranée. Il n’y eut plus de grand affrontement naval mais les corsaires barbaresques continuèrent leurs razzias sur les côtes chrétiennes pendant plus d’un siècle. 

vendredi 19 septembre 2014

22 septembre 1792 = 1er vendémiaire an I: 

« premier jour de l’ère des français »

 
La proclamation de la République avait été choisie comme premier jour du calendrier républicain. La naissance de la République remplaçait la naissance de l’ère chrétienne.
Le calendrier républicain ne fut mis officiellement en vigueur que le 15 vendémiaire an II  (6 octobre 1793) et fut abandonné le 1er janvier 1806 (aboli par décret Le 22 fructidor an XIII (9 septembre 1805).

Nous serions aujourd’hui le  1er (primidi) vendémiaire 223.

mercredi 17 septembre 2014



Le 18 septembre 1554,

Sampieru  Corsu défait les Génois au col de Tenda.


La France d’Henri II, dans sa lutte contre l’Espagne de Charles Quint, projette de supplanter en Corse les Génois, alliés de l’Espagne. En 1553 grâce à l’allié Turc, dominateur en Méditerranée, un contingent français commandé par Sampieru débarque en Corse et organise le soulèvement contre l’occupant Génois commandé par Andrea Doria. Celui-ci quitte la Corse en 1554 en confiant le commandement à son lieutenant Spinola. Les Gênois tiennent Bastia, St-Florent, Calvi et Corte, cette dernière étant bientôt assiégée par les insurgés Corses. Pour leur venir en aide, les Génois font mouvoir les troupes des garnisons de Bastia et Calvi. Après plusieurs escarmouches et une bataille indécise à Belgodère où les Corses sont menés par Giacomosanto da Mare, les combattants Corses se regroupent et pourchassent les Génois qui veulent dévaster le Nebbiu. Après une bataille d’arrière-garde à Pietralba, les Génois veulent repasser en Nebbiu par le col de Tenda où Sampieru est en embuscade. Le combat tourne rapidement au désastre pour les Gênois qui perdent un millier d’hommes, tués, blessés et prisonniers, parmi lesquels Spinola et plusieurs des commandants Génois. Les Corses n’ont eu que peu de pertes mais déplorent la mort de Giacomosanto da Mare.

Après une trêve de 5 ans, la défaite française de Saint-Quentin amène au traité de Cateau-Cambrésis qui restitue à Gênes la main mise sur la Corse