L’histoire
est un éternel recommencement !
Un
émissaire de l’empereur Frédéric Barberousse décrivait ainsi, en 1175, une
secte sanguinaire :
Sachez,
qu'aux confins de Damas, d'Antioche et d'Alep, il existe dans les montagnes une
certaine race de Sarrasins qui, dans leur dialecte, s'appellent Heyssessini, et
en romain, segnors
de montana. Cette race d'hommes vit sans lois ; contre les lois des Sarrasins
et disposent de toutes les femmes, sans distinction, y compris leurs mère et
sœurs. Ils vivent dans les montagnes et sont presque inexpugnables car ils
s'abritent dans des châteaux bien fortifiés. [...] Ils ont un maître qui frappe d'une
immense terreur tous les princes sarrasins proches ou éloignés, ainsi que les
seigneurs chrétiens voisins, car il a coutume de les tuer d'étonnante manière. [...] De leur prime jeunesse jusqu'à
l'âge d'homme, on apprend à ces jeunes gens à obéir à tous les ordres et à
toutes les paroles du seigneur de leur terre qui leur donnera alors les joies
du paradis parce qu'il a pouvoir sur tous les dieux vivants. On leur apprend
également qu'il n'y a pas de salut pour eux s'ils résistent à sa volonté. [...] Alors, comme il leur a été appris
et sans émettre ni objection ni doute, ils se jettent à ses pieds et répondent
avec ferveur qu'ils lui obéiront en toutes choses qu'il donnera. Le prince
donne alors à chacun un poignard d'or et les envoie tuer quelque prince de son
choix»
Bernard Lewis (trad. Annick
Pélissier, préf. Maxime
Rodinson), Les Assassins :
terrorisme et politique dans l'Islam médiéval , Bruxelles, Ed. Complexe, coll. « Historiques » (no 3)