6 juillet 1495 Fornoue, fin du premier acte des guerres d’Italie
Charles VIII s’échappe difficilement de la nasse italienne.
L’Italie de la fin du XV° siècle, riche et divisée, attire les convoitises ; l’Espagne aragonaise avait évincé le roi René du royaume des Deux-Siciles, mais les droits de celui-ci avaient été captés par Louis XI. Accédant au trône, Charles VIII imagine d’asseoir son autorité par une expédition de reconquête. Il lève une armée qui franchit les Alpes à l’été 1494. L’effet de surprise permet une chevauchée facile par Florence, qui accueille favorablement Charles VII et le soutient, Rome où le pape Alexandre VI (un Borgia donc Aragonais) refuse de le couronner roi de Naples, puis Naples où il se fait sacrer en mai et indispose rapidement le peuple et les seigneurs locaux par les festivités prolongées qui sont organisées. Le Pape, Venise et Milan ont entretemps constitué une ligue et levé une armée de 30 000 hommes pour anéantir la tentative française. Sentant le vent tourner, Charles VIII décide de regagner la France en laissant des garnisons dans les villes « conquises », ce qui affaiblit considérablement son armée. L’armée de la ligue attend les français au débouché des Apennins, près de Parme. Les deux armées se font face de part et d’autre d’un petit cours d’eau grossi par des pluies, ce qui empêche les charges de cavalerie des alliés. Alors que l’attaque de la ligue est contenue à l’avant et au centre de la ligne française, les bagages et le butin de l’armée française confiés à l’arrière garde sont pris, ce qui attire une grande partie des mercenaires de la ligue, avide de piller ces richesses. Les contre-attaques françaises contraignent alors l’armée de la ligue à se replier et Charles VIII peut ainsi achever sa retraite vers la France. Plutôt qu’une victoire (également revendiquée par les deux camps), Fornoue constitua plutôt une « non-défaite » mais le bilan de la campagne fut désastreux pour la France, financièrement et territorialement, à cause des concessions qu’avait faites Charles VIII à l’Espagne (Roussillon et Cerdagne) et à l’Empire (Artois et Franche Comté) pour s’assurer leur neutralité.