samedi 3 octobre 2015

5 octobre 1795 = 13 Vendémiaire an IV

Écrasement de l’insurrection royaliste par Barras et Bonaparte



La Convention aurait dû se dissoudre après la promulgation de la constitution de l’an III mais le rapport des forces s’était inversé depuis Thermidor  et les modérés, partisans d’un rétablissement de la royauté constitutionnelle étaient en passe de remporter les élections aux Conseil des Anciens et au Conseil des Cinq-cents. Pour sauvegarder la République (et leur pouvoir), les conventionnels promulguèrent un décret  qui imposait de choisir les 2/3 des futurs élus des deux chambres parmi les conventionnels sortants. Cette manœuvre indigna l’opinion et incita les royalistes à fomenter une insurrection en s’appuyant sur les sections parisiennes « modérées » et à marcher sur les Tuileries, siège de la Convention, pour forcer celle-ci à abolir ce décret. La Convention chargea Barras de contrer cette menace et celui-ci prit comme adjoint Bonaparte, nommé général après le siège de Toulon mais en disgrâce après Thermidor en raison de ses opinions révolutionnaires affichées et de ses liens  avec les Montagnards et notamment avec le frère de Robespierre.
Bonaparte organisa promptement la défense de la Convention, en faisant réquisitionner par Murat les canons stationnés au camp des Sablons, qu’il disposa dans les rues avoisinantes des Tuileries.  Lorsque les insurgés débouchèrent vers la Convention, il fit ouvrir le feu et les canons chargés à mitraille fauchèrent les assaillants, qui s’enfuirent en laissant des centaines de morts et blessés sur le pavé et sur les marches de l’église Saint-Roch.

Cette journée fut le dernier soubresaut insurrectionnel de la Révolution. Elle fut aussi le point de départ de l’ascension politique de Bonaparte, nommé Commandant en chef de l’armée de l’intérieur après ce succès mais surnommé dès lors « Général Vendémiaire » par les modérés et  «Le mitrailleur de Saint-Roch » par les royalistes.