mercredi 20 décembre 2017

23 décembre 1847 Abdelkader dépose les armes



En 1830, la France avait envahi l’Algérie, supplantant la domination établie depuis 16° siècle par l’empire Ottoman. Elle allait se heurter à la résistance des tribus arabes, fédérées  à l’Ouest par l’émir Abdelkader qui allait infliger plusieurs revers au corps expéditionnaire avant de conclure un premier accord de paix en 1834, presque aussitôt rompu,  puis  un traité de paix en 1837 rompu deux ans plus tard après une incursion française dans la zone sur laquelle le traité lui accordait la souveraineté.
Pendant 8 ans Abdelkader, insaisissable, allait mener une  guérilla contre les troupes françaises mais la politique de terre brûlée mise en place par Bugeaud et l’impitoyable répression des tribus et villages qui soutenaient l’émir allaient peu à peu restreindre ses possibilités d’action ; lorsque l’armée du  Maroc qui le soutenait et lui fournissait un terrain de repli, fut vaincue à la bataille d’Isly, il fut contraint d’abandonner le combat, qu’il avait mené avec un esprit chevaleresque que tous ses adversaires reconnurent.
Les termes de sa reddition stipulaient qu’il serait libre de se retirer en Égypte ou en Palestine, mais cette promesse ne fut pas tenue et Abdelkader et sa suite furent placés en résidence surveillée à Toulon puis Pau et enfin  Amboise. Cette captivité déloyale allait susciter un mouvement en sa faveur en France, mais aussi à l’étranger et en 1852 Napoléon III lui rendit sa liberté avec une confortable pension.
Abdelkader s’installa à Damas avec ses fidèles où il se consacra à l’étude des textes coraniques dont il professait une  interprétation humaniste, inspirée par le Soufisme. En 1860, lors du déchaînement d’émeutes anti-chrétiennes  à Damas, il intervint avec une poignée de ses compagnons et vint s’interposer entre les musulmans fanatisés et la population chrétienne, sauvant ainsi des milliers de vies, ce qui lui valut l’admiration et la reconnaissance internationales. En 1870 il envoya un refus cinglant et méprisant  à Bismarck qui lui proposait de rallumer la guerre contre les Français en Algérie.

Un paquebot de la Compagnie transatlantique, plusieurs places en France et de nombreuses statues dans le monde ont commémoré  le redoutable combattant, le sage musulman et l’homme d’honneur que fut ce grand ennemi puis ce grand ami de la France.

lundi 11 décembre 2017

13 décembre 1937 : massacre de Nankin


L'armée japonaise inaugure une longue série de crimes contre l’humanité.



Le Japon lance en juillet 1937 l’attaque contre la Chine, pour se créer un « hinterland » de matières premières nécessaire à ses visées hégémoniques en extrême-orient. L'offensive débute à Shangaï en août mais va se heurter à une résistance inattendue de l’armée chinoise, pourtant mal équipée et dépourvue d’aviation et d’artillerie lourde, et la bataille va durer 3 mois. Poursuivant leur offensive le long du fleuve Yang-Tsé, les troupes japonaises arrivent début décembre devant Nankin où la garnison chinoise est désorganisée et incapable d’organiser la défense. La ville tombe rapidement alors que des dizaines de milliers de soldats chinois désarmés sont abattus durant leur fuite. Les Japonais envahissent Nankin le 13 décembre, avec la consigne de capturer et d’exécuter tous les soldats chinois qui se sont fondus dans la population. Ils vont ainsi rafler des dizaines de milliers d’hommes jeunes et les exécuter en masse. Certains serviront à des concours de décapitation au sabre dont les officiers japonais se glorifient. Le déchaînement de la soldatesque, toléré, sinon encouragé par le commandement va simultanément se transformer en frénésie de prédation de toutes les femmes, y compris adolescentes et petites filles, qu’ils pourront capturer, victimes de viols collectifs et souvent massacrées ensuite avec des actes de barbarie insoutenables. Ce massacre et ces atrocités vont durer plus d’un mois et faire, selon les sources entre 100 000 et 300 000 morts.Seul un îlot de relative sécurité sera préservé grâce à des missionnaires et résidents étrangers sous la direction de l’allemand John Rabe (« le Schindler de la Chine ») qui vont ainsi sauver des dizaines de milliers d’habitants.Les Japonais réitéreront ces crimes de guerre dans plusieurs pays au cours de la guerre, notamment à Singapour et à Manille, puis en Indochine. Ils s’illustreront également par les tortures et expérimentations « médicales » sur les prisonniers civils et militaires (des pilotes américains capturés seront disséqués vivants) et la pratique généralisée d’enlèvement de femmes des territoires occupés pour servir d’esclaves sexuelles à leurs troupes.Certains chefs militaires jugés à Tokyo par un tribunal international après guerre furent reconnus coupables et condamnés à mort, dont le général Matsui, qui commandait à Nankin et le général Yamashita pour les massacres de Singapour et Manille.

dimanche 3 décembre 2017


6 décembre 1917 : Halifax dévastée par une monstrueuse explosion.


En 1917, le port canadien de Halifax, en Nouvelle-Angleterre, est un point de rassemblement des transports de troupes et de matériel des alliés. Le  cargo français Mont‑Blanc chargé de munitions et d’explosifs entre dans le port au matin, alors qu’un cargo norvégien, le Imo sort par le chenal normalement réservé aux navires entrants. La collision entre les deux navires déclenche un incendie sur le Mont‑Blanc et l’équipage, craignant une explosion immédiate, abandonne le navire. Pendant environ 20 minutes le cargo en feu dérive et vient finalement  buter sur un quai. La collision et le feu ont attiré une grande foule de curieux et les cris d’alarme des marins du Mont‑Blanc se perdent dans le vacarme. À 9 h 04, la cargaison explose dans la plus puissante déflagration d’origine humaine avant la bombe atomique, estimée à près de 3 kilotonnes d’équivalent TNT. La boule de feu puis l’onde de choc vont faire près de 2 000 morts et 9 000 blessés et souffler les habitations dans un rayon de deux kilomètres. Alors que les équipes de secours luttent pour venir en aide aux blessés, plusieurs milliers d’habitants se retrouvent sans abri dans l’hiver canadien, alors qu’un blizzard survient le lendemain.

Cette catastrophe sans précédent suscite immédiatement un immense mouvement national et international de secours et de soutien, notamment dans la ville de Boston qui fait partir un train chargé de matériel quelques heures seulement après l’explosion.