Indochine 9 mars 1945 : ultime soubresaut de l’expansionnisme et de la barbarie japonais en Orient.
La présence française en
Indochine dont l’administration était restée fidèle au gouvernement de Vichy,
avait été maintenue au prix de concessions au Japon, qui y stationnait des
troupes pour contrôler la frontière avec le Yunnan contre les troupes de Chang
Kaï-chek et utilisait les ports indochinois pour le ravitaillement
du Japon.
Les japonais décidèrent en mars
1945 de prendre la souveraineté de l’Indochine française, seul territoire de la
péninsule indochinoise qui n’était pas sous sa domination. Les troupes
françaises stationnées en Indochine étaient peu nombreuses, mal armées et mal
approvisionnées. Elles représentaient néanmoins un obstacle que les japonais
décidèrent contourner par traîtrise. Le 9 mars 1945, les représentants civils
et militaires de la France dans les
principales villes furent invités par les Japonais à un banquet et emprisonnés
ou exécutés. Cependant, la plupart des garnisons françaises refusèrent la
reddition et se battirent jusqu’à épuisement de leur munitions ; la
plupart des prisonniers français, soldats, sous-officiers et officiers français
furent massacrés à la baïonnette ou décapités, comme à Lang-Son où le général
Lemonnier, capturé, refusa de donner à la garnison de la citadelle l’ordre de
cesser le feu, alors qu’on décapitait sous ses yeux un sous-officier et l’administrateur
civil. Il fut décapité à son tour et tous les français de la garnison, qui se
battirent jusqu’à épuisement des munitions, furent également massacrés, tandis
que les femmes des officiers et sous-officiers étaient livrées à des viols
collectifs de japonais, puis exécutées ainsi que leurs enfants. Ces atrocités
se reproduisirent en de multiples endroits. Seul un contingent français du Nord-Tonkin,
sous le commandement du général Alessandri
réussit à s’échapper jusqu’à la frontière chinoise au prix de durs
combats de jungle contre les poursuivants japonais qui avaient mis à prix 1000
piastres la tête de chaque français. Les militaires français prisonniers qui n’avaient
pas été massacrés furent regroupés dans des camps de concentration où beaucoup
mourront de dénutrition et maladie.
Jusqu’à la capitulation du Japon,
l’armée japonaise se sera comportée, dans les territoires conquis avec la férocité
et la barbarie inaugurées à Nankin en 1937.