dimanche 8 mars 2015

Indochine 9 mars 1945 : ultime soubresaut de l’expansionnisme et de la barbarie japonais en Orient.



La présence française en Indochine dont l’administration était restée fidèle au gouvernement de Vichy, avait été maintenue au prix de concessions au Japon, qui y stationnait des troupes pour contrôler la frontière avec le Yunnan contre les troupes de Chang Kaï-chek  et utilisait les ports indochinois pour le ravitaillement du Japon.
Les japonais décidèrent en mars 1945 de prendre la souveraineté de l’Indochine française, seul territoire de la péninsule indochinoise qui n’était pas sous sa domination. Les troupes françaises stationnées en Indochine étaient peu nombreuses, mal armées et mal approvisionnées. Elles représentaient néanmoins un obstacle que les japonais décidèrent contourner par traîtrise. Le 9 mars 1945, les représentants civils et militaires de la France  dans les principales villes furent invités par les Japonais à un banquet et emprisonnés ou exécutés. Cependant, la plupart des garnisons françaises refusèrent la reddition et se battirent jusqu’à épuisement de leur munitions ; la plupart des prisonniers français, soldats, sous-officiers et officiers français furent massacrés à la baïonnette ou décapités, comme à Lang-Son où le général Lemonnier, capturé, refusa de donner à la garnison de la citadelle l’ordre de cesser le feu, alors qu’on décapitait sous ses yeux un sous-officier et l’administrateur civil. Il fut décapité à son tour et tous les français de la garnison, qui se battirent jusqu’à épuisement des munitions, furent également massacrés, tandis que les femmes des officiers et sous-officiers étaient livrées à des viols collectifs de japonais, puis exécutées ainsi que leurs enfants. Ces atrocités se reproduisirent en de multiples endroits. Seul un contingent français du Nord-Tonkin, sous le commandement du général Alessandri  réussit à s’échapper jusqu’à la frontière chinoise au prix de durs combats de jungle contre les poursuivants japonais qui avaient mis à prix 1000 piastres la tête de chaque français. Les militaires français prisonniers qui n’avaient pas été massacrés furent regroupés dans des camps de concentration où beaucoup mourront de dénutrition et maladie.

Jusqu’à la capitulation du Japon, l’armée japonaise se sera comportée, dans les territoires conquis avec la férocité et la barbarie inaugurées à Nankin en 1937. 

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