mercredi 29 avril 2015

19 octobre 1781  : Yorktown


de Grasse, Rochambeau, La Fayette et Washington sonnent le glas de la domination anglaise de l'Amérique.

L'insurrection américaine contre la colonisation anglaise avait connu un tournant en 1777 après la victoire de Saratoga qui donnait aux Patriotes une crédibilité internationale. L'aide française, jusque
là organisée en sous-main (sous forme notamment d'expédition d'armes par Beaumarchais !) se transforme en un traité d'alliance offensive et défensive conclu avec Franklin le 6 février 1778. En 1778, le général anglais Henri Clinton, qui commandait les forces anglaises au Nord, fut obligé d'évacuer Philadelphie, d'où il avait chassé les patriotes américains qui y avaient établi le Congrès, pour aller préparer la défense de New York dans l'éventualité d'une attaque de la marine française. Pendant deux ans, une série de batailles vit alternativement des victoires (Monmouth, Stoney Point) et des défaites (Savannah, Charlestown) des insurgés. En juillet 1780, le corps expéditionnaire français aux ordres de Rochambeau débarque à Newport. Les anglais avaient porté la guerre dans le Sud, réputé plus favorable à l'occupation anglaise, mais, après une série de revers, notamment face aux volontaires de La Fayette, le général Cornwallis avait été refoulé, avec son armée de 8 000 hommes en Virginie, dans la ville de Yorktown où il attendait des renforts de la marine anglaise. L'action décisive de de l'amiral de Grasse qui met en fuite l'escadre anglaise de l'amiral Graves à la bataille de la baie de Chesapeake le 5 septembre 1781, referme le piège sur Cornwallis, désormais assiégé et canonné par terre et par mer. Il capitule le 19 octobre et les troupes anglaises vaincues défilent entre l'armée de Rochambeau et celle de Washington (tableau de John Trumbull).
Cette défaite décisive décourage l'Angleterre, harcelée par ailleurs aux Indes et en Méditerranée par les attaques françaises et espagnoles, et l'amène à demander la paix et accorder l'indépendance aux Etats-Unis d’Amérique (traité de Versailles).


dimanche 19 avril 2015

22 avril 1915 ; deuxième bataille d’Ypres : l’horreur des gaz !


Après l’échec de l’offensive allemande visant à tourner le flanc ouest des armées anglo-françaises pour couper les liaisons de l’armée anglaise avec l’Angleterre en occupant les ports de  Dunkerque et Calais, le front s’était stabilisé autour de la ville d’Ypres, saillant dans la ligne de front allemande.

Le 22 avril les Allemands lancent une attaque où pour la première fois ils vont utiliser massivement les gaz de combat. Des centaines de diffuseurs de chlore ont été disposés au vent des lignes françaises et d’épais nuages jaunâtres vont dériver et submerger  les tranchées françaises au nord du saillant d’Ypres. La surprise est totale, aucune protection respiratoire n’existe dans les armées alliées. Suffoqués, terrorisés, voyant mourir leurs camarades par centaines, les Français, ne pouvant rester dans les tranchées, vont s’enfuir vers l’arrière. La brèche ouverte devant les troupes allemandes sera dans un premier temps colmatée par les troupes belges et par les Canadiens, récemment débarqués en France. Les Français remonteront à l’assaut mais le terrain perdu ne pourra pas être totalement reconquis. Les pertes dues au chlore se chiffrent par milliers, dont 20 % de morts immédiates par œdème pulmonaire. Les intoxiqués évacués garderont de graves séquelles pulmonaires et oculaires. Ils seront les premiers des  « gazés » de la grande guerre. Rapidement les Alliés se lanceront dans la production de gaz de combat, mais les Allemands garderont une courte avance, notamment en mettant au point le gaz moutarde, la trop célèbre ypérite, ainsi nommée car elle sera utilisée pour la première fois lors de la troisième bataille d’Ypres en septembre 1917.