25 février 1916 : Douaumont ist gefallen !
4 jours après le début de
leur offensive, les Allemands ont progressé de 4 km en direction de Verdun et
arrivent en vue du fort de Douaumont ; ce fort gigantesque fait partie de
la ceinture fortifiée de Verdun mise en place après la défaite de 1870. Établi
sur le point culminant des côtes de Meuse, il domine tout le champ de bataille.
Sa maçonnerie initiale a été renforcée d’une carapace de béton sur une
épaisseur de 2,5 mètres, avec une couche de sable destinée à amortir les
impacts directs d’artillerie lourde. Il
donne accès à des galeries souterraines totalement hors d’atteinte des pièces
d’artillerie les plus puissantes. Cependant, c’est un tigre de papier : par
un décret d’août 1915 tous les ouvrages fortifiés de l’Est ont été déclassés, leurs pièces lourdes ont
été récupérées pour préparer l’offensive de la Somme que Joffre espère capable
de créer une rupture de front. Dans le fort désarmé, les personnels aguerris,
fantassins et artilleurs, ont été remplacés par une simple équipe de
« gardiennage » constituée de territoriaux. De fait, alors que le
combat fait rage sur toute la ligne de front, les allemand remarquent vite que
le fort est silencieux et qu’aucune de ses pièces d’artillerie ne les prend à
partie. Une escouade de reconnaissance parvient à franchir le fossé et devant
l’absence de réaction, pénètre dans le fort où les quelques territoriaux qui
l’occupent sont capturés sans résistance.
Cette divine surprise est
immédiatement exploitée par la propagande allemande, tous les journaux
proclament cette prise en laissant entendre que la percée à Verdun est
imminente. La suite de la bataille
démentira cet optimisme. Il n’en reste pas moins que les installations du fort,
au cœur de la 1° ligne des combats vont fournir aux Allemands un avantage
logistique incommensurable, leur permettant d’abriter hommes et matériels et
d’établir des batteries d’artillerie d’autant plus dévastatrices qu’ils dominent
tout le champ de bataille. Une sanglante
offensive pour reprendre le fort échouera en mai en faisant des centaines de
morts et il faudra attendre octobre pour reprendre enfin le fort avec de lourdes
pertes. Au total, Pétain estimait que l’abandon du fort avait causé la perte de
100 000 combattants français, tués
ou blessés.