lundi 27 juin 2016

29 juin 1756 : Minorque prise aux Anglais


Albion avait commencé perfidement ce qui allait devenir la guerre de 7 ans, en attaquant sans déclaration de guerre les transports de troupe français vers le Canada et en saisissant les vaisseaux de commerce. Après avoir tenté de négocier, Louis XV décida de riposter en saisissant une possession anglaise en Méditerranée, l’île de Minorque.

L’expédition préparée en grand secret à Toulon permit, le 20 avril, le débarquement des troupes du duc de Richelieu, protégées par l’escadre de l’Amiral La Galissonière. L’amirauté anglaise confia à l’amiral Byng la tâche d’amener des renforts sur l’île et de détruire la flotte française pour empêcher le ravitaillement des troupes débarquées. Le 20 mai, l’escadre de Byng affronta celle de La Galissonière dans un engagement indécis où les pertes en hommes furent faibles et quelques vaisseaux endommagés de part et d’autre. Néanmoins Byng décida de se replier, laissant de fait la victoire aux Français. Après un mois de siège le fort Saint-Philippe, clé de la défense de Port-Mahon tomba et les défenseurs Anglais furent reconduits à Gilbratar sur des bâtiments français. Entretemps Byng avait été rappelé à Londres où la défaite avait provoqué une énorme émotion ; il fut jugé et condamné à mort pour « ne pas avoir fait l’impossible », ce qui fit dire à Voltaire dans Candide : « dans ce pays on juge bon de  tuer de temps en temps un amiral pour encourager les autres ». L’île ne resta française que pendant la durée de la guerre, restituée aux Anglais en 1763 en échange de  Belle-Île-en-Mer, que les Anglais avaient occupée en 1761. Néanmoins les Minorquais devaient garder un bon souvenir de la brève occupation française et un grand nombre d’entre eux émigrèrent en Algérie lors de la conquête française. Plus anecdotiquement une sauce servie au duc de Richelieu pendant le siège de Port-Mahon, revint en France sous le nom de Mahonnaise et devint la mayonnaise.