29 juin 1756 : Minorque prise aux Anglais
Albion avait commencé perfidement
ce qui allait devenir la guerre de 7 ans, en attaquant sans déclaration de
guerre les transports de troupe français vers le Canada et en saisissant les
vaisseaux de commerce. Après avoir tenté de négocier, Louis XV décida de
riposter en saisissant une possession anglaise en Méditerranée, l’île de
Minorque.
L’expédition préparée en grand
secret à Toulon permit, le 20 avril, le débarquement des troupes du duc de
Richelieu, protégées par l’escadre de l’Amiral La Galissonière. L’amirauté
anglaise confia à l’amiral Byng la tâche d’amener des renforts sur l’île et de
détruire la flotte française pour empêcher le ravitaillement des troupes
débarquées. Le 20 mai, l’escadre de Byng affronta celle de La Galissonière dans
un engagement indécis où les pertes en hommes furent faibles et quelques
vaisseaux endommagés de part et d’autre. Néanmoins Byng décida de se replier,
laissant de fait la victoire aux Français. Après un mois de siège le fort
Saint-Philippe, clé de la défense de Port-Mahon tomba et les défenseurs Anglais
furent reconduits à Gilbratar sur des bâtiments français. Entretemps Byng avait
été rappelé à Londres où la défaite avait provoqué une énorme émotion ; il
fut jugé et condamné à mort pour « ne pas avoir fait l’impossible »,
ce qui fit dire à Voltaire dans Candide : « dans ce pays on juge bon
de tuer de temps en temps un amiral pour
encourager les autres ». L’île ne resta française que pendant la durée de
la guerre, restituée aux Anglais en 1763 en échange de Belle-Île-en-Mer, que les Anglais avaient
occupée en 1761. Néanmoins les Minorquais devaient garder un bon souvenir de la
brève occupation française et un grand nombre d’entre eux émigrèrent en Algérie
lors de la conquête française. Plus anecdotiquement une sauce servie au duc de
Richelieu pendant le siège de Port-Mahon, revint en France sous le nom de
Mahonnaise et devint la mayonnaise.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire