jeudi 6 avril 2017

Pâques 1917 : Du sacrifice de 3 600 soldats à Vimy naît la nation canadienne


Le 9 avril 1917, à 5 h 30, 4 divisions canadiennes s’élancent à l’assaut de la crête de Vimy,
transformée par les Allemands en muraille bétonnée, hérissée de mitrailleuses, derrière laquelle ils exploitent les mines de charbon de Lens et d’où ils surveillent tous les mouvements de troupes des Anglais, qui tiennent la partie occidentale du front allié. Avant les Canadiens les Anglais et les Français avaient vainement essayé de déloger les Allemands au prix de pertes effroyables (150 000 hommes, dont 60 000 tués et disparus en 3 ans). Cette fois cependant les chefs ont changé. Le général anglais Byng a pris le commandement du contingent canadien, secondé par le général canadien Currie. Ils ont analysé méthodiquement les causes des échecs et des pertes massives des offensives sur la Somme mais aussi à Verdun. Ils vont donc monter une attaque corrigeant toutes les erreurs des assauts précédents.  La préparation d’artillerie prolongée va détruire tout ce qui peut l’être des défenses et lignes d’approvisionnement allemandes. Les contre-batteries d’artillerie utilisent de nouvelles techniques qui permettront de neutraliser la quasi-totalité des batteries allemandes dès qu’elles riposteront. Pendant des semaines, les troupes canadiennes, du simple soldat au plus gradé des unités d’assaut  vont étudier le terrain et reconnaître leur objectif. Elles seront amenées par des tunnels au plus près des positions allemandes et protégées au moment de l’assaut par un feu roulant d’artillerie: toutes les 3 minutes les batteries alliées tirent 100 m en avant de la première ligne, ce qui permet aux soldats de progresser avant que les Allemands, abrités dans des galeries à 10 mètres sous terre puissent reprendre leur position de combat. Afin de profiter de ce temps de réaction les artilleurs et mitrailleurs canadiens participant à l’assaut ont été formés sur le matériel allemand et ils le retournent contre  les soldats allemands qui sont abattus dès qu’ils émergent de leurs abris.  Cette préparation méticuleuse va porter ses fruits : à 12 h 30, les Canadiens ont atteint le sommet de la Crête et les derniers îlots de résistance allemands tomberont le soir même. Les Canadiens ont perdus 10 000 hommes dont 3 600 tués mais ont fait basculer le sort de la guerre en démontrant l’efficacité de la guerre de mobilité intelligente au lieu de la guerre d’usure qui saignait à blanc les troupes lancées dans les offensives aveugles précédentes.

Ce cuisant revers va ébranler le commandement allemand qui interdira dorénavant  les abris souterrains de plus de deux mètres de profondeur en première ligne, démoralisant les troupes habituées à cette sécurité qui vont désormais connaître de lourdes pertes lors des préparations d’artillerie.
Au Canada, ce succès éclatant va contribuer à la prise de conscience nationale. Julian Byng, anobli en « baron Bing de Vimy » sera gouverneur général du Canada de 1921 à 1926.  Le Canada acquiert sa souveraineté en 1931.

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