20 septembre 1917 : Paschendaele
2° bataille des Flandres : la boue et l’ypérite
Le commandement anglais, avec
sous ses ordres des contingents canadiens, australiens et néo-zélandais décide
en 1917 de percer le front de Flandre pour occuper les ports où sont basés les
sous-marins qui font des ravages sur les transports de troupes et de matériel.
En outre cette attaque devait soulager l’armée française durement éprouvée par
l’offensive de la Somme et en proie aux mutineries. Forts de l’exemple donné
par les canadiens à Vimy, les Anglais du général Douglas Haig avaient
minutieusement préparé l’offensive qui débuta
en juillet, espérant profiter des quelques semaines sans pluie de l’été.
Malheureusement la pluie déjoua les prévisions et vint contrarier l’offensive
qui s’enlisa rapidement et dut être stoppée après une courte avancée. Haig
décida de renouveler la tentative après reconstitution du potentiel offensif ;
le 20 septembre 4 divisions s’élancent à l’assaut mais la pluie tombe sans
discontinuer et transforme la ligne de front en bourbier où les fantassins
lourdement équipés s’enfoncent profondément ou sont engloutis par les cratères
d’obus remplis d’eau boueuse qui se transforment en pièges mortels. Le calvaire
des assaillants va connaître un sommet quand les Allemands vont employer pour
la première fois devant Ypres le gaz moutarde, qui prendra ainsi le nom d’ypérite.
C’est un gaz vésicant, s’infiltrant à travers les équipements de protection et
attaquant la peau les muqueuses et les yeux, infligeant aux victimes aveuglées
des souffrances effroyables. Malgré tout les alliés réussirent à progresser
vers les hauteurs surplombant Ypres qui
furent enfin conquises après une dernière offensive menée par les Canadiens en
novembre. Ce maigre gain de terrain, n’ayant réussi qu’à réduire le saillant d’Ypres
aura coûté aux Alliés 265 000 hommes presque tous Anglais dont 40 000
disparus, engloutis dans la boue. Ce cauchemar atroce hantera pendant plusieurs
générations la mémoire collective britannique.