jeudi 15 mars 2018


16 mars 1968 : le massacre de My Lai marque d’une tache indélébile l’armée américaine




En janvier 1968 l’offensive du Têt avait été un échec militaire relatif du Viet Cong  mais un choc psychologique majeur pour le commandement et l’opinion des USA. Dans les mois qui suivirent l’armée américaine et ses alliés sud Vietnamiens se lancèrent à la poursuite des assaillants repoussés des principales villes du Sud Vietnam où ils avaient lancé l’attaque surprise.
C’est dans ce contexte qu’une compagnie américaine, commandée par le lieutenant Willam Calley, fut déployée dans un secteur proche de la ligne de démarcation, croyant y trouver des combattants Viet Cong. En fait, ils ne trouvèrent à leur arrivée, que des civils, presque exclusivement des femmes, des enfants et des vieillards. Pendant une matinée, Calley et ses hommes incendièrent les maisons,  pourchassèrent et criblèrent de balles les malheureux villageois. Seule l’intervention d’un équipage d’hélicoptère, piloté par Hugh Thompson, permit de mettre fin à cette folie meurtrière et de sauver quelques femmes et enfants. Survolant le village, Thompson découvrit rapidement que les tirs ne visaient pas des combattants mais des civils et, voyant un groupe de soldats se diriger vers des femmes et des enfants réfugiés dans un fossé, posa son hélicoptère devant les GI’s  et donna l’ordre à son mitrailleur de tirer sur les soldats s’ils continuaient à avancer. Averti par Thompson, le commandement supervisant les opérations du secteur ordonna le repli des soldats sur le terrain, mais seuls une douzaine de femmes et d’enfant avaient pu être évacués en  hélicoptère et sauvés. Environ 500 victimes ont été recensées par la suite.
Ce crime de guerre ne fut révélé à l’opinion américaine que plusieurs mois plus tard et suscita dans le monde entier une vague d’indignation. Traduit devant un tribunal militaire, William Calley, soutenu par l’extrême droite américaine, fut condamné à 30 ans de prison, mais cette peine fut commuée par Nixon en résidence surveillée. Il exprima des regrets tardifs en 2005. Thompson fut décoré en catimini, pour « faits de guerre » sans plus de précision, l’armée américaine répugnant à revenir sur cet épisode tragique et déshonorant, qui marqua cependant un tournant décisif dans l’opinion américaine vers l’opposition à la guerre.

jeudi 1 mars 2018


3 mars 1918. Traité de Brest-Litovsk :

 La Russie se retire du conflit et laisse le champ libre à l’Ouest à l’Allemagne.



Après la révolution d’octobre, le nouveau pouvoir Russe est menacé de l’intérieur par la résistance d’une grande partie des cadres de l’armée tsaristes et ne peut plus faire face à la poussée allemande ; il demande un armistice fin novembre  1917. Les négociations commencées en décembre, vont aboutir à une paix séparée signée par Trotski avec les représentants de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie. Les concessions territoriales imposées à la Russie sont énormes : elle perd la Pologne, l’Ukraine et la plupart des territoires Baltes. L’arrière-pensée de Lénine et Trotski est de récupérer ces territoires à la faveur d’une révolution prolétarienne en Allemagne. Cette révolution n’aura pas lieu mais l’effondrement militaire de l’Allemagne lui permettra en effet de les récupérer à la fin  de la guerre civile russe.
Dans l’immédiat, c’est l’équivalent de 40 divisions allemandes qui va pouvoir être reporté sur le front de l’ouest, permettant l’ultime coup de boutoir allemand du printemps 2018, qui va faire vaciller la résistance alliée et  ramener la ligne de front à  la Marne, à 70 km de Paris. Cependant, la montée en puissance des soldats et de la logistique de l’Amérique et la coordination des alliés sous le commandement unique de Foch vont permettre de contenir ce furieux assaut puis d’organiser la contre offensive victorieuse de juillet qui va ramener les Allemands à leur position initiale et les contraindre à la défensive jusqu’à leur défaite finale.