Vittorio Veneto : 24 octobre – 3 novembre :
La victoire de l’Italie et de ses alliés précipite la fin
de l’empire austo-hongrois.
Après la déroute de Caporetto en
novembre 1917, les armées italiennes, renforcées par des contingents français
et anglais, s’étaient retranchées sur une ligne de défense en arrière du Piave,
dont le pivot était le Monte Grappa Les
revers de l’été 1918 avaient contraint les allemands à retirer leur appui aux
forces austro-hongroises sur le front italien. Le général Armando Diaz
commandant l’armée italienne avait planifié l’offensive qui devait séparer les
armées impériales de la plaine vénétienne de celles des Alpes à Vittorio Veneto,
coupant la ligne de ravitaillement de celles-ci. L’offensive commença sur le
secteur du Monte Grappa le 24 octobre, pour fixer les forces austro-hongroises,
le franchissement du Piave en plaine étant prévu le lendemain. Cependant les conditions
climatiques et la crue du Piave retardèrent les préparatifs et notamment la
construction des ponts de franchissement qui ne furent achevés que dans la nuit
du 26 au 27 octobre. La XII° armée italienne, où étaient incorporées 5 divisions
françaises était commandée par le général Jean-César Graziani et c’est le 107°
régiment d’infanterie qui prit pied le premier sur la rive gauche du Piave à
Pederobba, établissant une tête de pont, qui allait permettre à la XII° armée de
franchir le fleuve, tandis que d’autres têtes de pont à l’Est permettaient le
franchissement par la X° et le VIII° armées, qui allaient avancer vers Vittorio
Veneto. Une ultime tentative de percée autrichienne sur le monte Grappa pour
prendre à revers l’offensive italienne sur le Piave fut arrêtée par la
résistance acharnée des unités italiennes de montagne au prix de lourdes pertes
de chaque côté (l’ossuaire de Monte Grappa
recueille les restes des 12 000 soldats italiens et alliés et 10 000
soldats austro-hongrois qui trouvèrent la mort sur ce symbole de la résistance
italienne).
La victoire italienne de Vittorio
Veneto est l’ultime coup de masse qui entraîne l’effondrement d’un empire
austro-hongrois qui craquait de toute part ; la Hongrie se sépare de l’Autriche
le 31 octobre après que la Tchécoslovaquie, la Croatie avaient déclaré leur
indépendance. L’armistice entérinant de fait la capitulation de l’Autriche est
signé à la villa Giusti, près de Padoue, le 3 novembre.
L’Italie, qui n’était entrée en
guerre qu’en mai 1915 aura perdu 650 000 soldats et sortira ruinée du
conflit, sans obtenir au traité de Versailles tous les territoires promis par la France et l’Angleterre.