dimanche 26 octobre 2014

1° novembre 1347 : la peste débarque à Marseille et dévaste l’Europe.





Elle était partie de Caffa, sur les bords de la mer noire, comptoir génois assiégé par les tatars. À la levée du siège les navires génois emportèrent avec leur cargaison les rats infestés. Gênes et Marseille furent atteints à la Toussaint, la Corse en janvier 1348. De Marseille, elle se répandit par la vallée du Rhône vers le Nord et par le littoral vers le Sud-Ouest. En juin 1348 elle atteignit Lyon et Bordeaux, d’où les navires l’emportèrent en Angleterre et à Rouen. Elle remonta alors la vallée de la Seine et atteignit Paris fin août. En 1349 tous les pays d’Europe étaient frappés par le fléau et comptaient les morts par millions (30 à 50 % de la population selon les pays). La méconnaissance de la cause de la maladie et de son mode de propagation permirent l’éclosion de toutes les rumeurs, en particulier celle qui accusait les juifs d’empoisonner les puits, ce qui conduisit à des massacres dans toute l’Europe ; les juifs furent jetés dans les puits, noyés, ou brulés vifs. On vit se développer des sectes de flagellants qui parcouraient les villes en se fouettant et en exhortant les foules à se repentir. Condamnés par l’Église, ces mouvements connurent des  renaissances sporadiques comme en Corse en 1354 avec la secte des Ghiuvannali. Partout en Europe la peste imprégna profondément l’inconscient collectif et le fait religieux avec, en particulier l’apparition du thème  de danse macabre dans de très nombreuses églises.

Du 4 au 14 octobre 1582 = néant !




Depuis Jules César, les pays européens vivaient selon la chronologie du calendrier établi en 46 avant J.-C par Jules César. Le départ du décompte fut fixé sur le premier janvier suivant la naissance du Christ par les chrétiens à partir du VI° siècle. Pour compenser le décalage avec l’année solaire (365,2422 jours) on ajoutait un jour tous les 4 ans, en nommant année bissextile  cette année augmentée d’un jour. Les romains avaient jugé négligeable l’écart entre 0,25 et 0,2422, mais ce petit excédent, accumulé sur des siècles, aboutit à un décalage de 10 jours au XVI° siècle, avec pour principale difficulté, la détermination du jour de Pâques. Le Pape Grégoire XIII décida donc en 1582 d’annuler la différence en supprimant 10 jours : le lendemain du jeudi 4 octobre fut le vendredi 15 octobre. Pour éviter que le décalage ne recommence, on décida que les années séculaires, ne seraient bissextiles que si elles étaient divisibles par 400 (1600, 2000, 2400).

Ce nouveau calendrier ne fut pas adopté simultanément par tous les pays. Si les états catholiques l’adoptèrent en 1582 (le 20 décembre, lendemain du 9, en France), le contexte de guerre de religions créa des résistances notamment dans les états protestants qui préférèrent  «rester en désaccord avec le soleil, plutôt que d’être en accord avec le Pape » selon le mot de Kepler. Les états allemands, la Suisse, les Pays-Bas la Norvège et le Danemark n’adoptèrent le nouveau calendrier qu’en 1700, la Suède et la Finlande en 1733, l’Angleterre  en 1752. Cela donne quelques discordances historiques ; par exemple, Shakespeare et Cervantès morts le même jour (23 avril 1616) selon les calendriers de leurs pays respectifs sont en réalité morts à 10 jours d’intervalle.