1° novembre 1347 : la peste débarque à Marseille et
dévaste l’Europe.
Elle était partie de Caffa, sur
les bords de la mer noire, comptoir génois assiégé par les tatars. À la levée
du siège les navires génois emportèrent avec leur cargaison les rats infestés.
Gênes et Marseille furent atteints à la Toussaint, la Corse en janvier 1348. De
Marseille, elle se répandit par la vallée du Rhône vers le Nord et par le
littoral vers le Sud-Ouest. En juin 1348 elle atteignit Lyon et Bordeaux, d’où
les navires l’emportèrent en Angleterre et à Rouen. Elle remonta alors la
vallée de la Seine et atteignit Paris fin août. En 1349 tous les pays d’Europe étaient
frappés par le fléau et comptaient les morts par millions (30 à 50 % de la
population selon les pays). La méconnaissance de la cause de la maladie et de
son mode de propagation permirent l’éclosion de toutes les rumeurs, en
particulier celle qui accusait les juifs d’empoisonner les puits, ce qui
conduisit à des massacres dans toute l’Europe ; les juifs furent jetés
dans les puits, noyés, ou brulés vifs. On vit se développer des sectes de
flagellants qui parcouraient les villes en se fouettant et en exhortant les
foules à se repentir. Condamnés par l’Église, ces mouvements connurent des renaissances sporadiques comme en Corse en
1354 avec la secte des Ghiuvannali. Partout en Europe la peste imprégna
profondément l’inconscient collectif et le fait religieux avec, en particulier l’apparition
du thème de danse macabre dans de très
nombreuses églises.