17 juin 1815 : Rais Hamidou, dernier grand corsaire barbaresque est tué à la bataille du Cap Gata.
Pendant des siècles les régences
d’Alger, Tripoli et Tunis, vassales de l’Empire Ottoman mais quasiment autonomes
à partir du XVII° siècle, établirent leur
prospérité par la guerre de course et les razzias sur les côtes chrétiennes.
Attaquées à plusieurs reprises par les escadres espagnoles, anglaises,
hollandaises et françaises, elles ne subirent que des dégâts mineurs et ne furent
jamais réellement inquiétée. Au début du XIX° siècle les états marchands
européens payaient aux « barbaresques » un tribut pour obtenir la garantie de n’être
pas attaqués par leurs corsaires dont l’algérien Rais Hamidou était le plus
célèbre représentant ; sa renommée au Maghreb équivaut à celle de Drake,
Jean Bart ou Surcouf en Europe. Après leur indépendance, les vaisseaux des
États-Unis avaient dû se plier au chantage barbaresque et payer tribut. Mais les
exigences accrues des barbaresques et leur
attitude méprisante décidèrent les États-Unis à mener la première guerre
étrangère de leur histoire, contre Tripoli, dont la flotte fut détruite par une
escadre américaine et qui s’inclina en
1805. Cependant, après le départ de la flotte des États-Unis, ce fut au tour du
dey d’Alger de s’attaquer aux navires américains. La riposte ne fut pas
immédiate du fait de la guerre Anglo-américaine de 1812, mais dès 1815 les
États-Unis envoyèrent en Méditerranée une nouvelle escadre aux ordres de
l’amiral Stephen Decatur, héros de la 1° campagne. Le 17 juin cette escadre intercepta la frégate
du corsaire Rais Hamidou et après une brève poursuite, arraisonna le navire
dévasté par plusieurs salves et fit prisonnier l’équipage. Rais Hamidou avait
été tué par un boulet et son corps jeté à la mer. Decatur entra dans le port
d’Alger avec la frégate algérienne
démâtée et un autre navire corsaire
pris en cours de route. La consternation s’empara des algérois qui considéraient Rais Hamidou
comme invincible et le dey abandonna
toute ses exigences de tribut sur les navires américains, puis après les offensives
successives des Anglais, des Hollandais
et des Français, dut s’engager à abandonner
la pratique de la capture et la détention d’esclaves chrétiens. L’arrêt de la profitable industrie de la
course et des razzias sur les côtes chrétiennes déclencha le déclin de la
régence d’Alger, ce qui permit en 1830 la conquête française…mais ceci est une
autre histoire.