lundi 15 juin 2015

17 juin 1815 :  Rais Hamidou, dernier grand corsaire barbaresque est tué à la bataille du Cap Gata.





Pendant des siècles les régences d’Alger, Tripoli et Tunis, vassales de l’Empire Ottoman mais quasiment autonomes à partir du  XVII° siècle, établirent leur prospérité par la guerre de course et les razzias sur les côtes chrétiennes. Attaquées à plusieurs reprises par les escadres espagnoles, anglaises, hollandaises et françaises, elles ne subirent que des dégâts mineurs et ne furent jamais réellement inquiétée. Au début du XIX° siècle les états marchands européens payaient aux « barbaresques »  un tribut pour obtenir la garantie de n’être pas attaqués par leurs corsaires dont l’algérien Rais Hamidou était le plus célèbre représentant ; sa renommée au Maghreb équivaut à celle de Drake, Jean Bart ou Surcouf en Europe. Après leur indépendance, les vaisseaux des États-Unis avaient dû se plier au chantage barbaresque et payer tribut. Mais les exigences accrues des barbaresques  et leur attitude méprisante décidèrent les États-Unis à mener la première guerre étrangère de leur histoire, contre Tripoli, dont la flotte fut détruite par une escadre américaine et  qui s’inclina en 1805. Cependant, après le départ de la flotte des États-Unis, ce fut au tour du dey d’Alger de s’attaquer aux navires américains. La riposte ne fut pas immédiate du fait de la guerre Anglo-américaine de 1812, mais dès 1815 les États-Unis envoyèrent en Méditerranée une nouvelle escadre aux ordres de l’amiral Stephen Decatur, héros de la 1° campagne.  Le 17 juin cette escadre intercepta la frégate du corsaire Rais Hamidou et après une brève poursuite, arraisonna le navire dévasté par plusieurs salves et fit prisonnier l’équipage. Rais Hamidou avait été tué par un boulet et son corps jeté à la mer. Decatur entra dans le port d’Alger avec  la frégate algérienne démâtée et un autre navire corsaire  pris en cours de route. La consternation s’empara  des algérois qui considéraient Rais Hamidou comme invincible et le dey  abandonna toute ses exigences de tribut sur les navires américains, puis après les offensives successives  des Anglais, des Hollandais et des Français, dut s’engager à abandonner  la pratique de la capture et la détention d’esclaves chrétiens.  L’arrêt de la profitable industrie de la course et des razzias sur les côtes chrétiennes déclencha le déclin de la régence d’Alger, ce qui permit en 1830 la conquête française…mais ceci est une autre histoire. 

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