23 décembre 1847 Abdelkader dépose les armes
En 1830, la France avait envahi l’Algérie, supplantant la
domination établie depuis 16° siècle par l’empire Ottoman. Elle allait se
heurter à la résistance des tribus arabes, fédérées à l’Ouest par l’émir Abdelkader qui allait
infliger plusieurs revers au corps expéditionnaire avant de conclure un premier
accord de paix en 1834, presque aussitôt rompu, puis un
traité de paix en 1837 rompu deux ans plus tard après une incursion française
dans la zone sur laquelle le traité lui accordait la souveraineté.
Pendant 8 ans Abdelkader, insaisissable, allait mener une guérilla contre les troupes françaises mais la
politique de terre brûlée mise en place par Bugeaud et l’impitoyable répression
des tribus et villages qui soutenaient l’émir allaient peu à peu restreindre
ses possibilités d’action ; lorsque l’armée du Maroc qui le soutenait et lui fournissait un
terrain de repli, fut vaincue à la bataille d’Isly, il fut contraint d’abandonner
le combat, qu’il avait mené avec un esprit chevaleresque que tous ses
adversaires reconnurent.
Les termes de sa reddition stipulaient qu’il serait libre de
se retirer en Égypte ou en Palestine, mais cette promesse ne fut pas tenue et
Abdelkader et sa suite furent placés en résidence surveillée à Toulon puis Pau
et enfin Amboise. Cette captivité
déloyale allait susciter un mouvement en sa faveur en France, mais aussi à l’étranger
et en 1852 Napoléon III lui rendit sa liberté avec une confortable pension.
Abdelkader s’installa à Damas avec ses fidèles où il se
consacra à l’étude des textes coraniques dont il professait une interprétation humaniste, inspirée par le
Soufisme. En 1860, lors du déchaînement d’émeutes anti-chrétiennes à Damas, il intervint avec une poignée de ses compagnons
et vint s’interposer entre les musulmans fanatisés et la population chrétienne,
sauvant ainsi des milliers de vies, ce qui lui valut l’admiration et la
reconnaissance internationales. En 1870 il envoya un refus cinglant et
méprisant à Bismarck qui lui proposait
de rallumer la guerre contre les Français en Algérie.
Un paquebot de la Compagnie transatlantique, plusieurs places
en France et de nombreuses statues dans le monde ont commémoré le redoutable combattant, le sage musulman et l’homme
d’honneur que fut ce grand ennemi puis ce grand ami de la France.