mardi 23 janvier 2018


26 janvier 1788 : la « First Fleet » fait de l’Australie une colonie anglaise



L’île-continent Australie était connue des explorateurs Hollandais, Portugais, Français et Anglais depuis le XV° siècle mais c’est James Cook qui la cartographia précisément et la déclara possession anglaise sous le vocable de « Nouvelle-Galles-du-Sud » en 1770.
L’Angleterre, chassée de ses colonies américaines en 1776, cherchait à reprendre son expansion coloniale ; elle renouvela sa politique d’exportation de ses indésirables en expédiant dans ces nouveaux territoires des prisonniers de droit commun, des prostituées et des républicains irlandais.
La flotte transportant les prisonniers et leur encadrement atteignit la baie de Port Jackson -futur Sydney- le 26 janvier 1788. Malgré une forte mortalité dans les premières années, la colonie allait se développer régulièrement avec l’arrivée de nouveaux proscrits et de colons volontaires. La faible population d’aborigènes allait être refoulée vers l’ouest tout en étant décimée par diverses épidémies de maladies apportées par les colons pour lesquelles elles n’avaient aucune immunité, notamment la variole et la rougeole. Quelques révoltes sporadiques et fragmentaires furent rapidement écrasées par les nouveaux occupants. Progressivement la colonie pénitentiaire fut diluée dans le processus de peuplement civil, qui dissémina dans l’ensemble du continent.

L’Australie acquit son indépendance le 1° janvier 1901 mais conserva, avec le statut de « dominion », des liens étroits avec le Royaume-Uni, en participant notamment au prix de grands sacrifices de ses soldats, à la première guerre mondiale. Sa totale indépendance fut acquise en 1942, mais la fête nationale « Australia day » reste le débarquement de la « First Fleet »

mercredi 10 janvier 2018

14 janvier 1858 : l’attentat d’Orsini manque sa cible immédiate mais déclenche le processus de l’unité Italienne.
 

Felice Orsini, fils d’un carbonaro ancien officier de la Grande Armée,  avait adhéré en 1838, à 18 ans, à « Giovine Italia », le mouvement Républicain unitaire de Giuseppe Mazzini.  Avec celui-ci, dont il était devenu un des principaux lieutenants, il participa à la première insurrection d’indépendance en 1848 et combattit aux côtés de Garibaldi en 1849 les troupes françaises envoyées à Rome pour rétablir le pouvoir temporel du Pape. Après la fin de l’éphémère République Romaine, il s’installa à Nice d’où il échafauda  divers projets insurrectionnels, d’abord en liaison avec Mazzini, puis pour son propre compte quand Mazzini, conscient de l’inanité de ses projets, prit ses distances avec lui. Arrêté en Hongrie en 1854  lors d’une de ses tentatives contre l’empire Autrichien, il fut emprisonné à la forteresse de Mantoue, d’où il s’évada en  1856. Installé à Londres, il allait dorénavant se consacrer à un nouveau projet : déclencher une révolution populaire en France en assassinant Napoléon III, tenu pour responsable de l’échec de la République Romaine, ce qui devait selon lui amener au pouvoir des républicains français qui feraient cause commune avec les républicains italiens.

L’attentat, qu’il avait minutieusement préparé avec 3 complices, eut lieu devant l’Opéra, alors situé rue Le Peletier, le 14 janvier à 20 h 30, à l’arrivée du carrosse impérial. Trois bombes explosèrent, sous l’escadron d’escorte, sous l’attelage et sous le carrosse lui-même, qui avait été cependant renforcé de plaques d’acier, ce qui sauva l’Empereur et l’Impératrice. Le bilan fut effroyable (12 morts et 156 blessés). Les conjurés furent rapidement arrêtés, condamnés à mort et exécutés le 13 mars 1858. Cependant, avant sa mort Orsini avait écrit à Napoléon III une lettre l’adjurant d’aider l’Italie à conquérir son indépendance, en lui rappelant les liens étroits de l’Italie et de la France et l’espoir qu’avaient mis les Italiens dans les idéaux républicains propagés par les armées du Directoire et de l’Empire. Profondément troublé par ces arguments, Napoléon III rencontra secrètement Cavour et convint avec lui d’une assistance militaire en cas de nouvelle guerre avec l’Autriche. Celle-ci, habilement provoquée par Cavour, aboutit, après Magenta et Solferino, à la paix de Zurich, rattachant la Lombardie au Royaume de Victor Emmanuel II, première étape de l’unification italienne.   

samedi 6 janvier 2018



7 janvier 1558 : François de Guise reprend Calais aux Anglais



Calais était tombée aux mains des Anglais après un siège de près d’un an en août 1347, concluant la chevauchée d’Edouard III, victorieux à Crécy un an plus tôt. Cette tête de pont allait permettre aux Anglais de débarquer à leur guise en France pour toutes leurs expéditions de conquête au cours de ce qui va devenir la guerre de Cent Ans. Après la fin de celle-ci, la préoccupation dominante des rois de France sera d’abord la lutte contre le duché de Bourgogne, puis la conquête de l’Italie et ils négligeront de fermer cette plaie béante au flanc du royaume. Après le désastre de Saint-Quentin face aux Espagnols de Philippe II, la France était en grand danger d’invasion par les Espagnols auxquels allaient se joindre les Anglais (Mary Tudor - « bloody Mary » - était devenue reine consort d’Espagne par son mariage avec Philippe II en 1554). Le roi Henri II rappela en urgence l’armée confiée à François de Guise à destination de l’Italie et l’envoya  à la frontière Nord colmater la brèche.
La  place forte de Calais, assoupie dans le statu quo depuis deux siècles ne s’attendait pas à ce sursaut français et, rapidement investie, n’opposa qu’une faible résistance aux assauts de l'armée du duc de Guise. En une semaine la place était privée de ses principaux points d’appui et canonnée depuis les forts conquis, ce qui rendait vaine toute résistance et elle capitula dans la nuit du 7 janvier.

Les anglais médusés ne purent que se lamenter de la perte de leur enclave continentale et l’Espagne fut privée de la porte d’entrée des renforts Anglais, ce qui permit à Henri II de conclure la paix à moindre frais en avril 1559 par le traité de Cateau-Cambrésis qui mit fin à un siècle de velléités françaises de conquête en Italie.