mercredi 10 janvier 2018

14 janvier 1858 : l’attentat d’Orsini manque sa cible immédiate mais déclenche le processus de l’unité Italienne.
 

Felice Orsini, fils d’un carbonaro ancien officier de la Grande Armée,  avait adhéré en 1838, à 18 ans, à « Giovine Italia », le mouvement Républicain unitaire de Giuseppe Mazzini.  Avec celui-ci, dont il était devenu un des principaux lieutenants, il participa à la première insurrection d’indépendance en 1848 et combattit aux côtés de Garibaldi en 1849 les troupes françaises envoyées à Rome pour rétablir le pouvoir temporel du Pape. Après la fin de l’éphémère République Romaine, il s’installa à Nice d’où il échafauda  divers projets insurrectionnels, d’abord en liaison avec Mazzini, puis pour son propre compte quand Mazzini, conscient de l’inanité de ses projets, prit ses distances avec lui. Arrêté en Hongrie en 1854  lors d’une de ses tentatives contre l’empire Autrichien, il fut emprisonné à la forteresse de Mantoue, d’où il s’évada en  1856. Installé à Londres, il allait dorénavant se consacrer à un nouveau projet : déclencher une révolution populaire en France en assassinant Napoléon III, tenu pour responsable de l’échec de la République Romaine, ce qui devait selon lui amener au pouvoir des républicains français qui feraient cause commune avec les républicains italiens.

L’attentat, qu’il avait minutieusement préparé avec 3 complices, eut lieu devant l’Opéra, alors situé rue Le Peletier, le 14 janvier à 20 h 30, à l’arrivée du carrosse impérial. Trois bombes explosèrent, sous l’escadron d’escorte, sous l’attelage et sous le carrosse lui-même, qui avait été cependant renforcé de plaques d’acier, ce qui sauva l’Empereur et l’Impératrice. Le bilan fut effroyable (12 morts et 156 blessés). Les conjurés furent rapidement arrêtés, condamnés à mort et exécutés le 13 mars 1858. Cependant, avant sa mort Orsini avait écrit à Napoléon III une lettre l’adjurant d’aider l’Italie à conquérir son indépendance, en lui rappelant les liens étroits de l’Italie et de la France et l’espoir qu’avaient mis les Italiens dans les idéaux républicains propagés par les armées du Directoire et de l’Empire. Profondément troublé par ces arguments, Napoléon III rencontra secrètement Cavour et convint avec lui d’une assistance militaire en cas de nouvelle guerre avec l’Autriche. Celle-ci, habilement provoquée par Cavour, aboutit, après Magenta et Solferino, à la paix de Zurich, rattachant la Lombardie au Royaume de Victor Emmanuel II, première étape de l’unification italienne.   

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