14 janvier 1858 : l’attentat d’Orsini manque sa cible
immédiate mais déclenche le processus de l’unité Italienne.
Felice Orsini, fils d’un
carbonaro ancien officier de la Grande Armée, avait adhéré en 1838, à 18 ans, à « Giovine
Italia », le mouvement Républicain unitaire de Giuseppe Mazzini. Avec celui-ci, dont il était devenu un des
principaux lieutenants, il participa à la première insurrection d’indépendance
en 1848 et combattit aux côtés de Garibaldi en 1849 les troupes françaises
envoyées à Rome pour rétablir le pouvoir temporel du Pape. Après la fin de l’éphémère
République Romaine, il s’installa à Nice d’où il échafauda divers projets insurrectionnels, d’abord en
liaison avec Mazzini, puis pour son propre compte quand Mazzini, conscient de l’inanité
de ses projets, prit ses distances avec lui. Arrêté en Hongrie en 1854 lors d’une de ses tentatives contre l’empire
Autrichien, il fut emprisonné à la forteresse de Mantoue, d’où il s’évada en 1856. Installé à Londres, il allait
dorénavant se consacrer à un nouveau projet : déclencher une révolution
populaire en France en assassinant Napoléon III, tenu pour responsable de l’échec
de la République Romaine, ce qui devait selon lui amener au pouvoir des
républicains français qui feraient cause commune avec les républicains
italiens.
L’attentat, qu’il avait minutieusement
préparé avec 3 complices, eut lieu devant l’Opéra, alors situé rue Le Peletier,
le 14 janvier à 20 h 30, à l’arrivée du carrosse impérial. Trois bombes
explosèrent, sous l’escadron d’escorte, sous l’attelage et sous le carrosse
lui-même, qui avait été cependant renforcé de plaques d’acier, ce qui sauva l’Empereur
et l’Impératrice. Le bilan fut effroyable (12 morts et 156 blessés). Les conjurés
furent rapidement arrêtés, condamnés à mort et exécutés le 13 mars 1858.
Cependant, avant sa mort Orsini avait écrit à Napoléon III une lettre l’adjurant
d’aider l’Italie à conquérir son indépendance, en lui rappelant les liens
étroits de l’Italie et de la France et l’espoir qu’avaient mis les Italiens
dans les idéaux républicains propagés par les armées du Directoire et de l’Empire.
Profondément troublé par ces arguments, Napoléon III rencontra secrètement
Cavour et convint avec lui d’une assistance militaire en cas de nouvelle guerre
avec l’Autriche. Celle-ci, habilement provoquée par Cavour, aboutit, après Magenta
et Solferino, à la paix de Zurich, rattachant la Lombardie au Royaume de Victor
Emmanuel II, première étape de l’unification italienne.
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