jeudi 19 juin 2014

À propos de radioactivité :


La radioactivité c’est naturel !  Dans l'organisme d'un humain de 80 kg se produisent chaque seconde 10 000 désintégration d’atomes radioactifs (dont 6 000 de l'isotope 40 du  potassium) ; la radioactivité de cet humain est donc de 10 000 Bq. Ce même potassium 40 est présent dans l'eau de mer au taux de 13 Bq/l, c'est-à-dire 13 000 Bq/m3 : nous baignons dans la radioactivité au sens propre.  Cette radioactivité naturelle se concentre plus ou moins dans les aliments, avec quelques exemples :
Pomme de terre 150 Bq/kg, lait de vache, 60 Bq/kg, viande 100 Bq/kg, huile de table 180 Bq/kg, eau minérale 1 à 5 Bq/l, poisson 120 Bq/kg, crustacés 150 Bq/kg.
La radioactivité supplémentaire qui pourra être détectée sous forme de quelques Bq de césium 137 dans le poisson n'a pas de signification biologique. Le césium est un analogue du potassium (même colonne de la classification de Mendeleiv, émetteur beta et gammma comme lui, mais deux fois moins énergétique, donc avec de moindres effets biologiques).  Pas de quoi avoir les chocottes en mangeant du poisson...Il faut dire que le tintamarre médiatique laisse peu la place à l'expression des médecins spécialistes des rayonnements et de leurs effets sur l'homme. Il est aberrant de constater qu'on en est arrivé à faire beaucoup plus fort que couper les cheveux en quatre puisqu'on coupe l'atome (ce qui étymologiquement paraissait impossible) en 1000 en parlant de millibecquerel, pour nous indiquer la quantité d'iode radioactif mesurée en France (1 mBq/m3 = 1 atome d'iode dans 1000 m3 !) 
La radioactivité artificielle n'est pas différente de la radioactivité naturelle,et, la radioactivité du granite provient essentiellement de la désintégration de l'uranium qu'il contient. L'isotope 238 donne tous les produits de filiation du radon (dont le polonium 210 qui se concentre dans les crustacés que nous absorbons avec grand plaisir, alors que cet élément, à forte dose, avait fait grand bruit en 2006 quand il avait été utilisé pour assassiner un dissident russe) ; l'isotope 235, lors de sa  fission par un neutron de l'irradiation solaire naturelle, libère quant à lui tous les éléments radioactifs présents dans les déchets d'une centrale nucléaire. Ajoutons pour être complet que la capture d'un neutron solaire par l'uranium 238 donne du plutonium 239 et qu'il existe donc du plutonium naturel  dans votre jardin (la terre contient en moyenne 3 mg d'uranium par tonne) et bien plus dans terrains granitiques. Ainsi la Corse du Sud, granitique, est bien plus exposée que la Haute Corse, schisteuse (mais nous avons plus de rayonnement cosmique, on ne peut décidément pas y échapper).


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