jeudi 10 juillet 2014

17 mars 1992 : fin de l’apartheid en Afrique du Sud




Nelson Mandela avait été emprisonné en 1964 à la suite d’un procès qui avait appelé l’attention et la réprobation du monde en entier sur la politique d’apartheid de l’Afrique du Sud. Mandela devint ainsi le symbole de la lutte contre cette politique. Durant sa détention au bagne de Robben Island, dont les conditions très dures visent à briser toute volonté de résistance des prisonniers, la conscience politique et la détermination de Mandela se renforcent. Il organise des séances de réflexion et d’enseignement avec les autres prisonniers. Ces séances d’échange de connaissances, en politique, mais aussi en histoire et littérature, vont faire surnommer Robben Island  « Université Mandela ». Parallèlement, Mandela au lieu de refuser tout contact avec les représentants de l’oppression, s’entretient avec les gardiens, apprend l’histoire des Afrikaners  et même leur langue.  Progressivement, il va comprendre les racines historiques du comportement de ces descendants des Boers, dont la communauté avait lutté et enduré les pires souffrances depuis 2 siècles pour ce qu’elle pensait être sa « terre promise ». À sa grande force de caractère, Mandela, « Madiba » dans la langue de son ethnie, joignait une conception humaniste du monde. Il en vint ainsi progressivement à ne plus considérer les Afrikaans comme des colonialistes oppresseurs mais à des Africains « par le sang versé », avec qui il était possible d’envisager une cohabitation. Il avait compris que le fondement de la politique d’apartheid par les Afrikaans était la terreur de voir leur communauté submergée par la démographie de la communauté noire et définitivement anéantie. À partir du milieu des années 80, le gouvernement Sud-Africain, de plus en plus isolé internationalement, va nouer des contacts avec Mandela, transféré dans une prison du Cap. Avec l’arrivée à la tête du gouvernement de Frederik de Klerk, ce dialogue devient constructif et aboutit à l’élaboration d’une constitution transitoire et à la suppression progressive de toutes les lois de ségrégation raciale. Maintenant soutenu par Mandela, Frederik de Klerk organise en 1992 un référendum qui lui donne l’assentiment des deux tiers de la communauté blanche pour adopter une nouvelle constitution égalitaire. Le 17 mars, il peut annoncer au parlement du Cap et au monde «la fermeture du livre de l’apartheid ». Le prix Nobel de la paix récompensera ces deux hommes de bonne volonté mais l’histoire retiendra la grande leçon d’humanisme donnée par « Madiba ».

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