17 mars 1992 : fin de l’apartheid en Afrique du Sud
Nelson Mandela avait été
emprisonné en 1964 à la suite d’un procès qui avait appelé l’attention et la
réprobation du monde en entier sur la politique d’apartheid de l’Afrique du
Sud. Mandela devint ainsi le symbole de la lutte contre cette politique. Durant
sa détention au bagne de Robben Island, dont les conditions très dures visent à
briser toute volonté de résistance des prisonniers, la conscience politique et
la détermination de Mandela se renforcent. Il organise des séances de réflexion
et d’enseignement avec les autres prisonniers. Ces séances d’échange de
connaissances, en politique, mais aussi en histoire et littérature, vont faire surnommer
Robben Island « Université
Mandela ». Parallèlement, Mandela au lieu de refuser tout contact avec les
représentants de l’oppression, s’entretient avec les gardiens, apprend
l’histoire des Afrikaners et même leur
langue. Progressivement, il va
comprendre les racines historiques du comportement de ces descendants des
Boers, dont la communauté avait lutté et enduré les pires souffrances depuis 2
siècles pour ce qu’elle pensait être sa « terre promise ». À sa grande
force de caractère, Mandela, « Madiba » dans la langue de son ethnie,
joignait une conception humaniste du monde. Il en vint ainsi progressivement à
ne plus considérer les Afrikaans comme des colonialistes oppresseurs mais à des
Africains « par le sang versé », avec qui il était possible
d’envisager une cohabitation. Il avait compris que le fondement de la politique
d’apartheid par les Afrikaans était la terreur de voir leur communauté
submergée par la démographie de la communauté noire et définitivement anéantie.
À partir du milieu des années 80, le gouvernement Sud-Africain, de plus en plus
isolé internationalement, va nouer des contacts avec Mandela, transféré dans
une prison du Cap. Avec l’arrivée à la tête du gouvernement de Frederik de
Klerk, ce dialogue devient constructif et aboutit à l’élaboration d’une
constitution transitoire et à la suppression progressive de toutes les lois de
ségrégation raciale. Maintenant soutenu par Mandela, Frederik de Klerk organise
en 1992 un référendum qui lui donne l’assentiment des deux tiers de la
communauté blanche pour adopter une nouvelle constitution égalitaire. Le 17
mars, il peut annoncer au parlement du Cap et au monde «la fermeture du livre
de l’apartheid ». Le prix Nobel de la paix récompensera ces deux hommes de
bonne volonté mais l’histoire retiendra la grande leçon d’humanisme donnée par
« Madiba ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire