Dans la famille L’Herminier...
Jeanne dessinatrice d’espoir et fraternité
Dans la mémoire collective Corse,
le nom de L’Herminier est associé à l’épopée du sous-marin Casabianca et de son
commandant Jean L’Herminier, dont les navettes permirent à la résistance
insulaire de prendre corps. Simultanément sa sœur Jeanne (« Jeannette »)
entre dans un réseau de résistance qui prend en charge et exfiltre les
aviateurs et agents de renseignement alliés. Arrêtée par la gestapo en
septembre 1943, elle est déportée à Ravensbrück en février 1944. Ayant trouvé
et dissimulé un crayon, elle commence à dessiner ses compagnes de détention,
sur des carrés blancs de censure des journaux puis des couvercles de boîtes de
munitions. Ses dessins, vont donner, avec les conférences et les petites
chroniques de détention de Germaine Tillion, des raisons de vivre et d’espérer
aux prisonnières du camp. Jeanne L’Herminier représentait ses compagnes de
malheur sans les visages, qu’elle disait ne pas savoir dessiner, mais avec des
silhouettes et des attitudes étonnantes de vérité qui permettaient à chacune de
se reconnaître et d’exister dans cet univers de « Nuit et
Brouillard » conçu pour effacer les personnalités et les êtres.
Les dernières prisonnières du camp de Ravensbrück seront libérées avec
l’arrivée de l’Armée rouge en avril 45 ; Jeannette fera ses derniers
dessins de déportation dans le wagon qui les ramène en France.
La plupart des dessins de Jeanne
L’Herminier ont été précieusement dissimulés par les prisonnières et rassemblés
après la libération. Ils sont exposés avec des écrits de Germaine Tillion, au
musée de la Résistance et de la Déportation à Besançon.
Prenez le temps de feuilleter en ligne l’émouvant livre
électronique « les Robes grises »,
témoignage de fraternité et d’espérance venu du fond de l’indicible horreur des
camps.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire