dimanche 9 novembre 2014


26 mai – 10 juin 1942 :  Bir Hakeim 

la France combattante renaît de ses cendres en se mettant en travers de la route de Rommel


Sévèrement étrillée par les forces Italiennes et Allemandes en Tunisie, la 8° armée Britannique, en charge de protéger l’Égypte et le Canal de Suez, s’est retranchée sur une ligne de défense nord-sud appuyée au nord sur la place forte de Tobrouk. Le verrou sud de cette ligne est confié à la 1° Brigade française libre commandée par le général Kœnig. Cette brigade est un extraordinaire amalgame de Français « métropolitains » et de représentants de la France d’Outre-Mer comprenant des Africains du bataillon de marche de l’Oubangui Chari, des Républicains espagnols constituant l’essentiel d’un des deux bataillons de Légion, des combattants du Pacifique (Tahitiens et Néo-Calédoniens), et une compagnie Nord-Africaine (Algériens, Tunisiens et Marocains). Tous sont animés d’une même combativité et ils sont encadrés par des chefs charismatiques. Le site dévolu à la 1° BFL est un désert rocailleux dépourvu de toute défense naturelle. Koenig, impose à tous de creuser dans le roc des emplacements de défense, individuels et d’artillerie, ce qui va sauver les combattants quand les obus et bombes tomberont par milliers sur le camp retranché. L’autre trouvaille est la conversion d’une partie des canons de 75 en canons anti-chars qui vont se révéler d’une efficacité mortelle sur les chars de l’Axe.
Rommel a prévu de contourner le dispositif Britannique par le Sud, pour prendre à revers la ligne de défense. Le 26 mai, il lance son offensive en contournant Bir-Hakeim qu’une division blindée italienne doit neutraliser au passage. Le 27 mai l’attaque de cette division est pulvérisée par l’artillerie et la défense antichar du camp. Les Italiens, qui se sont courageusement battus, perdent la moitié de leur chars. Dans les jours qui suivent, les raids motorisés à partir du camp détruisent plusieurs chars allemands et un camp de ravitaillement et réparation de l’Axe. Rommel comprend qu’il ne peut continuer son offensive en laissant sur ses arrières cette menace et revient en personne commander l’assaut combiné des forces de l’Axe sur la position Française soumise dès lors à un bombardement incessant de la Luftwaffe. Sous ce déluge de de feu les Français libres qui se battent à 1 contre 10 résistent et rendent coup pour coup, empêchant ainsi l’offensive prévue par Rommel et permettant aux Anglais de recevoir les renforts qui vont leur permettre de résister victorieusement à El Alamein.
Le 10 juin, les Français libres, à court de munitions et d’eau, apprennent qu’ils peuvent abandonner la position devenue inutile. Une sortie en force de nuit leur permet de rejoindre un dispositif de recueil anglais.
Ce fait d’Armes , qui a stupéfié les Allemands et les Anglais (dont la garnison de Tobrouk, forte de 30000 combattants, attaquée le 20 juin par des forces équivalentes se rendra le lendemain !) impose la France libre et le Général de Gaulle comme une force avec et sur laquelle il faudra désormais compter.


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