26 mai – 10 juin 1942 : Bir Hakeim
la France combattante renaît de ses cendres en se mettant en travers de la route de Rommel
Sévèrement étrillée par les
forces Italiennes et Allemandes en Tunisie, la 8° armée
Britannique, en charge de protéger l’Égypte et le Canal de Suez,
s’est retranchée sur une ligne de défense nord-sud appuyée au
nord sur la place forte de Tobrouk. Le verrou sud de cette ligne est
confié à la 1° Brigade française libre commandée par le général
Kœnig. Cette brigade est un extraordinaire amalgame de Français
« métropolitains » et de représentants de la France
d’Outre-Mer comprenant des Africains du bataillon de marche de
l’Oubangui Chari, des Républicains espagnols constituant
l’essentiel d’un des deux bataillons de Légion, des combattants
du Pacifique (Tahitiens et Néo-Calédoniens), et une compagnie
Nord-Africaine (Algériens, Tunisiens et Marocains). Tous sont animés
d’une même combativité et ils sont encadrés par des chefs
charismatiques. Le site dévolu à la 1° BFL est un désert
rocailleux dépourvu de toute défense naturelle. Koenig, impose à
tous de creuser dans le roc des emplacements de défense, individuels
et d’artillerie, ce qui va sauver les combattants quand les obus et
bombes tomberont par milliers sur le camp retranché. L’autre
trouvaille est la conversion d’une partie des canons de 75 en
canons anti-chars qui vont se révéler d’une efficacité mortelle
sur les chars de l’Axe.
Rommel a prévu de contourner le
dispositif Britannique par le Sud, pour prendre à revers la ligne de
défense. Le 26 mai, il lance son offensive en contournant Bir-Hakeim
qu’une division blindée italienne doit neutraliser au passage. Le
27 mai l’attaque de cette division est pulvérisée par
l’artillerie et la défense antichar du camp. Les Italiens, qui se
sont courageusement battus, perdent la moitié de leur chars. Dans
les jours qui suivent, les raids motorisés à partir du camp
détruisent plusieurs chars allemands et un camp de ravitaillement et
réparation de l’Axe. Rommel comprend qu’il ne peut continuer son
offensive en laissant sur ses arrières cette menace et revient en
personne commander l’assaut combiné des forces de l’Axe sur la
position Française soumise dès lors à un bombardement incessant de
la Luftwaffe. Sous ce déluge de de feu les Français libres qui se
battent à 1 contre 10 résistent et rendent coup pour coup,
empêchant ainsi l’offensive prévue par Rommel et permettant aux
Anglais de recevoir les renforts qui vont leur permettre de résister
victorieusement à El Alamein.
Le 10 juin, les Français libres,
à court de munitions et d’eau, apprennent qu’ils peuvent
abandonner la position devenue inutile. Une sortie en force de nuit
leur permet de rejoindre un dispositif de recueil anglais.
Ce fait d’Armes , qui a stupéfié
les Allemands et les Anglais (dont la garnison de Tobrouk, forte de
30000 combattants, attaquée le 20 juin par des forces équivalentes
se rendra le lendemain !) impose la France libre et le Général
de Gaulle comme une force avec et sur laquelle il faudra désormais
compter.
.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire